La télémédecine pour pallier la désertification médicale

Si le Vaucluse a été choisi pour devenir le département pilote de la télémédecine dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, c’est avant tout, selon le président de la région Renaud Muselier, parce qu’il s’agit du « département le plus avancé en termes de connexion Très Haut Débit avec 79 % du territoire couvert », a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.

Le Vaucluse est également touché de plein fouet par la pénurie de médecins, notamment de médecins généralistes. Ces derniers sont de moins en moins nombreux à exercer dans le département : ils étaient 574 en 2004, et seulement 475 début 2022.

Dans certaines communes du nord du département, on ne compte qu’un médecin généraliste pour 4000 habitants, et les centres urbains ne sont pas beaucoup mieux lotis. Quant aux médecins spécialistes, ils exercent majoritairement dans les grandes villes du département et dans la zone de la vallée du Rhône.

L’Agence Régionale de Santé a classé 66 % des communes du Vaucluse en Zone d’action complémentaire et 5 % en Zone d’intervention prioritaire, deux catégories utilisées pour recenser les zones géographiques en pénurie de médecins.

Des locaux de téléconsultation ophtalmologique à l’hôpital

Pour transformer le Vaucluse en capitale régionale de la télémédecine, plusieurs actions sont prévues.

Tout d’abord, un appel à projets « Télésanté » a été lancé début novembre, « avec un budget de 450 000 euros à la clef, et des co-financements Etat-Région-Département », a annoncé Renaud Muselier en octobre, avant d’ajouter : « nous allons chercher 13 millions d’euros de fonds européens pour la télémédecine, et le Vaucluse y sera éligible ».

Un partenariat entre le centre hospitalier du Pays d’Apt et le pôle Atlas vision a également été établi. Il vise à équiper le centre hospitalier de locaux de téléconsultation ophtalmologique, pour un montant total de 200 000 euros, dont 63 137 euros versés par le Département et 135 912 euros par la Région.

Si le pôle Atlas Vision possède déjà des antennes à Carpentras et à l’Isle-sur-la-Sorgue, les 8 médecins spécialistes que compte la structure, assistés notamment d’orthoptistes et d’optométristes, ne sont pas suffisants pour faire face à la demande d’une population vieillissante.

Grâce aux équipements connectés dont sera pourvu le centre hospitalier d’ici juin 2023, il sera possible pour les médecins spécialistes d’Atlas Vision de diagnostiquer les patients à distance, en se reposant sur des orthoptistes qui feront passer les examens dans les locaux dédiés au sein de l’hôpital.

Les pathologies urgentes pourront ainsi être dépistées à temps, qu’il s’agisse du glaucome, d’infections ou d’inflammations nécessitant une prise en charge bien plus rapide que ce qui est actuellement proposé aux habitants du département.