La téléconsultation au secours des déserts médicaux

Juste avant le début de la crise sanitaire, 40 000 téléconsultations avaient été recensées sur l’ensemble du pays durant le mois de février 2020. 2 mois plus tard, en plein confinement, ce chiffre avait bondi pour s’établir à 4,5 millions de téléconsultations durant le seul mois d’avril 2020. Les téléconsultations représentaient alors 27 % de l’ensemble des consultations médicales.

Si aujourd’hui, passé le pic de la crise sanitaire, le nombre de téléconsultations a reculé, la pratique connaît malgré tout un grand succès, avec des chiffres plus élevés que durant la période pré-Covid. C’est notamment le cas dans les déserts médicaux, où la télémédecine permet de pallier la pénurie de praticiens.

Selon une étude commandée par l’association professionnelle Les entreprises de télémédecine (LET), et menée entre août et novembre 2021 par le cabinet Télémédecine 360 sur la base de 12 000 téléconsultations, les patients situés dans les déserts médicaux sont 45 % plus nombreux que les autres à avoir recours à la télémédecine.

Si certains patients se sont détournés de cette pratique avec la levée des confinements, d’autres, notamment les jeunes, restent fidèles à la téléconsultation. L’âge moyen du téléconsultant est de 30 ans, et dans 64 % des cas, il s’agit d’une femme, probablement car les rendez-vous médicaux des enfants sont plus souvent pris en charge par les femmes.

La télémédecine pour désengorger les services d’urgence

Si la téléconsultation ne permet pas l’examen physique du patient, elle dure tout aussi longtemps qu’une consultation en présentiel et autorise donc le médecin à réaliser un interrogatoire minutieux. Or, cet interrogatoire est aussi important que l’examen clinique, qui peut être effectué dans un deuxième temps si le praticien l’estime nécessaire.

Par ailleurs, la multiplication des cabines de téléconsultation permet de plus en plus d’associer télémédecine et examen clinique. En effet, à l’intérieur de ces bornes ou cabines, les patients disposent d’appareils de mesure connectés pour prendre leur température, leur tension, mesurer la saturation de leur sang en oxygène, écouter leur cœur ou leurs poumons. Toutes ces données sont transmises au praticien, qui peut ainsi se baser sur des éléments précis pour établir son diagnostic.

La téléconsultation contribue aussi à désengorger les services d’urgence. Selon l’étude menée par LET et Télémédecine 360, 19,1 % des téléconsultations ont lieu en dehors des horaires d’ouverture des cabinets des médecins de ville. En semaine, 10,8 % des téléconsultations se déroulent la nuit, et cette part grimpe à 17,2 % le weekend.

Grâce à la pratique de la téléconsultation, les patients ont donc la possibilité d’être pris en charge rapidement, et ne sont réorientés vers les urgences que sur avis médical.