La télépsychiatrie, une pratique en plein essor depuis la crise sanitaire

Avec la mise en place du premier confinement en mars 2020, la téléconsultation est apparue comme le seul moyen d’assurer la continuité des soins pour les patients déjà suivis par un psychiatre, un psychologue ou un thérapeute.

Rapidement, la part des téléconsultations dédiées à la santé mentale a explosé : durant les confinements successifs, 1 téléconsultation sur 5 avait lieu avec un psy. Si l’on trouvait parmi les téléconsultants des personnes déjà suivies en présentiel, l’essor de la téléconsultation a aussi permis à de nouveaux patients de bénéficier d’une prise en charge.

Durant cette période particulièrement anxiogène, de nombreux Français ont vu leur santé mentale fragilisée, et la généralisation de la téléconsultation leur a permis de franchir le pas pour entamer un suivi psychologique ou psychiatrique. Depuis, la demande n’a pas faibli mais se heurte à une offre encore insuffisante.

La téléconsultation au service de la continuité des soins

La téléconsultation de psychiatrie permet de raccourcir considérablement les délais d’attente. La plupart du temps, le patient peut obtenir un rendez-vous à distance en 24h, contre plusieurs semaines, voire plusieurs mois d’attente selon les régions.

Or lorsque la détresse psychique est grande, bénéficier d’une prise en charge quasi-immédiate s’avère extrêmement précieux. Plus le suivi peut être mis en place rapidement, plus il est possible d’éviter de recourir à un traitement médicamenteux, mais aussi à un arrêt de travail, voire à une hospitalisation.

Le soin étant avant tout basé sur la parole, la téléconsultation est aussi efficace qu’un rendez-vous en présentiel. Le psychiatre peut généralement établir un diagnostic sans avoir besoin d’effectuer un examen clinique, en se basant sur ce que le patient verbalise, ainsi que sur ses attitudes physiques observées via la webcam de son ordinateur ou de son smartphone.

Les seules limites à la téléconsultation sont les situations d’urgence, lorsque le patient est en très grande souffrance, ou encore les thérapies spécifiques comme la psychanalyse ou certaines thérapies de prise en charge des addictions. Hormis ces quelques exceptions, il est tout à fait possible pour le psychiatre d’opter pour une pratique mixte, en alternant les rendez-vous en présentiel et les séances en visio.

La téléconsultation permet d’éviter l’interruption des soins dans de nombreuses situations, comme par exemple lorsque le patient est dans l’incapacité de se déplacer en raison d’un problème physique, ou encore lorsqu’il est géographiquement trop éloigné du cabinet médical, pendant ses vacances ou durant un déplacement professionnel, mais qu’il souhaite malgré tout poursuivre le travail thérapeutique engagé.

La téléconsultation avec un psychiatre est également utile pour les personnes souffrant de phobie sociale ou traversant un épisode dépressif intense. Quant aux adolescents, ils acceptent souvent plus facilement de rencontrer un psychiatre en téléconsultation qu’en présentiel.